Mon fils lance son site

Mon fils et moi, c’est l’enfer et le paradis, nous sommes sensiblement diffĂ©rents, et quelque part, ça tient de la redite car je ne peux pas dire que je suis le clone rĂ©ussi de mon propre pĂšre. Et pour moi, mes enfants auront toujours Ă©tĂ© un puissant bonheur car ma seule ambition, quand ils sont venus troubler mon existence sublime et excitante de cĂ©libataire aventurier, aura toujours Ă©tĂ© d’encourager leur individualitĂ© et bien entendu, de les aimer sans rĂ©serve ni raison. Je suis un homme qui possĂšde des valeurs finalement dĂ©suĂštes et souvent incomprises (ce qui faisait dire Ă  ma mĂšre, quand j’Ă©tais enfant, que j’Ă©tais « vieille France »), mais comme je l’ai toujours rĂ©pĂ©tĂ© Ă  ma progĂ©niture, entre un parent et ses enfants il n’y a jamais de conditions Ă  l’amour, ni de prĂ©fĂ©rence. Le temps a passĂ©, je me suis depuis sĂ©parĂ© de leur maman et la surprise aura Ă©tĂ© de les voir venir tous les deux avec moi, alors que j’avais toujours pensĂ© et estimĂ©, que la place des enfants, dans l’ordre des choses, est toujours avec la mĂšre. Je ne suis pas lĂ  ce matin pour conter ma rĂ©alitĂ©, Ă©prouvante, de pĂšre cĂ©libataire… je dirais simplement qu’Ă  l’instar de beaucoup de choses et choix dans ma vie, ça demande pas mal de caractĂšre, de volontĂ© et d’Ă©nergie.

Mon fils Ă©tait un petit garçon assez spĂ©cial, je ne m’Ă©talerai pas sur la question, et dĂšs le dĂ©part, j’ai compris qu’il fallait faire certains choix stratĂ©giques… tout en craignant, pour le coup, de me planter totalement. Mais je suis restĂ© fidĂšle Ă  ma philosophie en la matiĂšre parentale : croire absolument en ses enfants, les encourager et toujours les pousser, sans les influencer ou les contraindre. Mon fils manifestait souvent une incroyable intelligence et c’est lĂ  dessus que j’ai misĂ©. Au fil du temps et de ses rĂ©ussites, j’ai connu de grands moments de fiertĂ© et de bonheur, comme une rĂ©compense de ma foi en lui. Je savais, au vu de ce qu’il avait dĂ©montrĂ© dĂ©jĂ  bĂ©bĂ©, qu’il serait douĂ© du cotĂ© de la logique. La surprise fut de dĂ©couvrir qu’il s’en sortait pas mal Ă©galement du cotĂ© du logos. Je passe mon temps, depuis leur plus tendre enfance, Ă  tout expliquer Ă  mes enfants, de la politique Ă  l’Ă©conomie, de la culture Ă  la vie quotidienne, je les aurais barbĂ©s mais Ă  dessein. Ils ont dĂ©veloppĂ©, malgrĂ© eux, une vision trĂšs analytique de la vie, et mon fils a vite dĂ©couvert une passion pour le rĂ©trogaming qui l’a poussĂ© Ă  Ă©crire depuis quelques annĂ©es des articles sur des jeux, ce qui lui a valu qu’on lui offre parfois des jeux comme salaire. Ces derniers temps, je le voyais parfois flotter entre tous ses loisirs qui reposent essentiellement sur l’univers digital, et je lui ai proposĂ© de lancer son propre site sur le genre de jeu vidĂ©o qu’il prĂ©fĂšre : le mĂ©troidvania-like !

Je l’ai rapidement formĂ© au backoffice de WordPress, je lui ai conseillĂ© des pistes de rĂ©flexion et de crĂ©ation pour qu’il crĂ©e lui-mĂȘme son logo, et je l’ai un peu briefĂ© sur certains points, rapidement. Quand il m’a demandĂ© mon opinion sur la fameuse note, notre rĂ©flexion commune a donnĂ© naissance au « thermoscore », et j’ai rĂ©alisĂ© en une petite vingtaine de minutes des icĂŽnes originales et ludiques. Puis il a Ă©crit son premier article, et je lui ai indiquĂ© deux trois notions de rĂ©fĂ©rencement et de mise en forme (que je ne respecte, par ailleurs, absolument jamais sur ce blog qui reste un journal intime public… oui, j’ai le goĂ»t du paradoxe).

Et donc, voilĂ … le site s’appelle vaniahero.fr et je suis trĂšs fier de mon fils. Ça fait juste du bien de l’Ă©crire.