Le coté obscur de la farce – Adieu LucasArts

Je ne prétendrai pas être l’auteur de ce titre comique, je me demande même si ce n’est pas chez Mel Brooks où mon inspiration a trouvé sa substantifique moelle… Peu importe, c’est tout à fait ce que j’ai pensé en découvrant ce jour l’annonce de la fermeture du studio mythique LucasArts. Vu sur allocine.fr, un article bien foutu sur la question, évoquant d’ailleurs les prises de position en mode girouette de l’actuel PDG de Disney…

Pour tous les gamers qui entretiennent un peu d’affect pour l’histoire du jeu vidéo, c’est la fin d’une marque mythique, avec ce logo au look de peinture rupestre qui annonçait très souvent du vrai et pur plaisir ludique. Je pense notamment aux Monkey Island, Zak Mc Kraken, Maniac Mansion, ou encore les jeux d’aventure avec Indiana Jones, et plus encore, la saga des X-Wing, particulièrement bien réussie (je les ai à peu près tous dans ma ludothèque). LucasArts a contribué de manière historique au genre naissant du jeu vidéo, en démontrant à de nombreuses reprises qu’un point de vue cinématographique pouvait être appliqué au jeu vidéo.

dessin humoristique concernant le rachat de Lucas par Disney chez Arcticdreamer.fr
Use the farce, Luke !

Apparemment, si on se fie aux propos tenus dans l’article (mais que je n’ai pas de raison à mettre en doute), tout ça pour du business de licence, exercice ô combien moins risqué que le développement et la création pure et dure. Beaucoup ont grimacé en apprenant le rachat des franchises de Lucas par Disney, et ce genre d’événement n’est pas fait pour leur donner tort.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

De la transparence à l’austérité : science physique de la politique

Nous sommes en pleine phase de « gueule de bois » démocratique ; devant les efforts que le gouvernement et le petit monde politique ne cessent de demander aux français, et de manière plus élargie, aux européens, le déficit public ne cesse d’intriguer le péquin moyen à qui on ne cesse d’annoncer que son train de vie coûte cher. Enfin, le scandale Cahuzac, initié par Médiapart, organe de presse qui dérange (mais qui se révèle de plus en plus utile en répondant à une forme d’idéal du journalisme qui trouve, il est hélas vrai, peu d’incarnations en France), et qui a ouvert le débat sur cette partie obscure, que nos politiciens se sont toujours ingéniés à dissimuler, soit leur rémunération et leur capital. La politique, dans notre culture républicaine, est toujours quelque part associée à la poursuite d’un idéal, qui suppose le sacrifice de ses intérêts à ceux d’un état ou d’un peuple. En réalité, il est évident que le pouvoir, racine du mot politique, est souvent le graal que nos chers acteurs de gauche comme de droite, poursuivent réellement. L’art du sophisme est devenu la base de l’exercice politique, et en repensant aux dernières élections présidentielles notamment, on ne peut qu’être frappé par la vacuité des débats, par l’inanité des stratégies ne reposant concrètement que sur des manœuvres de disqualification ou de dénonciation des opposants.

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Hunger Games, ou la fausse révolte

Ma fille chérie, est venue me voir ce soir, bouleversée, pour me dire que l’héroïne de la trilogie Hunger Games avait changé de couleur d’yeux entre le premier et le second acte, dont la première bande-annonce a été mise en ligne il y a 24 heures. Vous pourrez d’ailleurs voir ce trailer sur la page officiel du film Hunger Games 2 – L’Embrasement, sans avoir à supporter le détournement opportuniste d’un webnaute (ou subir les fanmade qui commencent à pulluler). Personnellement, après vérification, je pense que ma fille souffre d’un souvenir traumatisé par l’inévitable projection qu’elle a réalisé étant jeune, en pleine période « girl powa » suite à une utilisation trop intensive de ses dvd Winks. Je ne rate pas une occasion, dans un acte de revanche désespéré envers la jeunesse impudente de ma progéniture, de me moquer du premier opus que j’ai trouvé particulièrement nul… Jugement très dur, et inhabituel de ma part, demeurant un spectateur très facile à contenter (j’ai adoré Solomone Kane de Michael J. Bassett (avec un excellent James Purefoy, qu’on voit trop peu), tandis que l’essentiel des critiques s’accordent à dire que le film n’est pas très bon… j’assume !). Mais bon, connaissant et adorant de longue date le film Battle Royal de Kinji Fukasaku, qui est toujours le mètre étalon sur le sujet, que de déception en voyant cette pâle copie, formatée pour un public adolescent dont il ne faut surtout pas critiquer les élans consuméristes (sait-on jamais s’ils refusent d’acheter des goodies après la projection).

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Good bye Raymond Boudon

Un grand sociologue français vient de nous quitter, et même si en permanence il était automatiquement opposé à Pierre Bourdieu, sa méthodologie était quelque part complémentaire à celle de son rival. L’individualisme méthodologique, rattaché au libéralisme par l’importance donnée aux choix personnels de l’individu face et dans la société, était en cela une déclaration optimiste quant à la capacité de chacun à forger son destin. Dans notre société française, sclérosée par les réflexes attentistes qui place l’État en sauveur de l’économie, la méthodologie de Raymond Boudon faisait la promotion d’une volonté située à l’unité, en prenant toute la dimension des impacts de toutes ces individualités sur la totalité. Alors, en France, l’immobilisme est-il le fait d’habitus tenant d’un traumatisme psychologique et culturel ? Ou la négation des capacités que recèlent notre économie, nos compétences, et nos savoir-faire, réduits dans l’équation à un simple constat d’obsolescence ? La vérité, si elle existe, balance sûrement entre ces deux pôles, et l’œuvre de Raymond Boudon en devient toujours et encore une nécessité et une source d’inspiration (comme nombre de « sociologies », saines et citoyennes disciplines, phagocytées et pillées trop souvent par un marketing opportuniste).

Les débuts souvent périlleux de l'individualisme méthodologique
Les débuts souvent périlleux de l’individualisme méthodologique

La vie privée selon Google

Comme il était prévisible, Google suscite des réactions de plus en plus forte concernant les possibles atteintes à la vie privée, que ses services provoquent inévitablement. Le débat a toujours été, depuis les débuts de l’informatique familiale, de réaliser le meilleur compromis entre le confort, la facilité d’utilisation de l’usager et le maintien d’une certaine zone de confidentialité. L’exercice, depuis les débuts des cookies, ces fameux fichiers texte permettant d’assurer une forme d’historique de navigation, ou simplement depuis la réussite du modèle Windows, s’avère de plus en plus contraire à la philosophie de transparence totale du web.

A cela s’ajoute régulièrement une petite réflexion sur la démocratie, la liberté, le net étant devenu une sorte de jungle d’idéalisme, qui confond la capacité à faire avec le droit de faire. De fait, le rapport avec la loi n’est plus dans la prévention, mais bien dans la provocation. Tant qu’une procédure légale n’a pas été lancée, les abus s’autorisent quelques multiplications des cas, en faisant de l’impunité une paradoxale jurisprudence.

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Depeche mode : indémodable

Hier, sortie du nouvel album de Depeche Mode, et article bien sympa dans les Inrocks ! Ce groupe est resté mon préféré, le seul qui ait survécu à mon adolescence et au passage du temps et des modes ! J’ai hâte d’acquérir cet album, et je crois que je ne me lasserai jamais d’écouter des classiques comme Never let me down again, A question of lust, I feel you, ou encore ma chanson préférée of the world, Walking in my shoes (d’une courte note devant « Home »).

L’article des Inrocks est sympa (j’avais jamais commuté l’influence grunge dans Songs of faith and devotion), mais personnellement, c’est davantage la portée spirituelle et mystique qui m’a toujours profondément interpellé dans leurs chansons. Et la voix, sublime, unique dans sa tonalité grave majestueuse, de Dave Gahan, laissant parfois la place, par une forme de schizophrénie malicieuse, au timbre plus posé et délicat de Martin Gore.

En ces temps où l’éphémère nous rappelle son triste joug, avec toutes ses stars-produits et ses succès d’un seul été, il est bon de retrouver des idoles qui, malgré un parcours tortueux, n’oublient pas leur public et nous reviennent toujours.

Kiss me goodbye
When I’m on my own
But you know that I’d
Rather be home

Extrait de « A question of lust » (Depeche mode, Martin Gore)

Le clip de « Heaven » – premier single à sortir dans les charts de ce nouvel opus.

Le site officiel de Depeche Mode : http://www.depechemode.com/

La dette publique, un tabou qui nous coûte cher

Au lendemain de la prestation de François Hollande, de nombreux médias font l’écho de l’explosion de la dette publique. Personnellement, dans mon article d’hier, j’évoquais le sujet, qui est à mon sens au fondement d’une réflexion fertile visant de redonner à la France la fameuse compétitivité qui lui manque. Déception, encore, en voyant le sujet complètement éludé, avec un discours d’affirmation, presque incantatoire, d’une politique qui demande toujours aux autres, ou plus généralement aux entreprises, d’agir.

Il y a eu, hier, un bel exercice de déplacement de la responsabilité. Dans le fond, et mon article d’hier le disait bien, ce n’est pas une stratégie foncièrement pernicieuse. Par contre, ne faire reposer la logique d’une croissance et d’un dynamisme économique, que sur une partie des acteurs, est à la limite de l’incorrection. Ce pays crève de son fonctionnement, et par là je ne pointe pas forcément le fonctionnariat dont il a, et nous, usagers, avons plus particulièrement besoin. Je veux évoquer ces océans d’argent qui circulent sans aucune obligation d’une quelconque justification comptable, des logiques administratives aberrantes qui créent des siphons budgétaires débouchant sur des zones floues et les fameuses dépenses de fonctionnement, trous noirs comptables qui procurent chaque années des camemberts dont certaines parts sont quelques peu ésotériques.

On a besoin de l’État, on a besoin des fonctionnaires, et le débat n’est pas, encore, d’une scission entre les intérêts du travailleur du privé et celui du public. Le débat est, à l’instar de ce qu’à demander hier Hollande concernant la rémunération des plus riches, d’une transparence totale dans les dépenses et les investissements. Il y a, dès à présent, un réel conflit d’intérêt, une partie des rouages n’ayant pas comme volonté d’optimiser la partie du mécanisme dont ils ont la charge. Il y a surement à faire pour valoriser la rémunération de chacun, dans une logique d’équité et de justice, mais cela ne peut se faire qu’en mettant tout à plat, en oubliant les petits jeux comptables et les maquillages sémantiques. Les scandales récents de certaines institutions ont démontré les dérives des dépenses publiques. Mais elles n’éclatent que par à coups, au détour d’une investigation journalistique ou par le fait de mouvement isolé (la mairie d’Angoulême avec l’affaire Baudis). Pour ne pas avoir à corriger, il faut appréhender. La méthode et les procédures doivent se situer en amont, et pas en aval ; les comptes rendus publiques et vérifiés par des autorités missionnées pour traquer les abus.

De la transparence, enfin, pour aller au cœur du sujet, qui est la gestion de ce pays. Dans une démocratie, du moins comme elle a été redéfinie lors de l’idéal révolutionnaire au XVIIIème siècle, le principe d’égalité s’imposait dans la volonté d’une réelle synergie populaire. Ce n’était pas d’ailleurs dans une logique sociale, mais réellement dans le désir de mettre fin à l’exploitation abusive des richesses communes utilisées et gaspillées à des fins personnelles. Le mot « privilège » possède en France une particulière sonorité, et il couvre une mentalité bien spécifique visant à s’arroger un avantage par rapport aux autres. La révolution n’a jamais réussi à détruire ce résidu de l’ancien monde, pour devenir une scorie persistante et dérangeante dans un idéal démocratique qui à l’arrivée, fait de la concession son mode d’utilisation. Pas tant que la démocratie révolutionnaire soit démodée ou inadaptée ; elle a juste besoin, après plus de deux siècles d’invocation démagogique, d’être littéralement appliquée : Liberté, égalité et fraternité ne peuvent se réaliser sans transparence.

Les entreprises pourront se démener, il y a de quoi être découragé, en songeant que tous leurs efforts ne serviront qu’à contribuer à nourrir un système qui lui ne se remet jamais en cause, entonnant des justifications de solidarité qui font de l’assistanat une philosophie. Mais beaucoup d’entre nous ne demandent pas forcément de l’aide, juste qu’on leur permette de participer, en citoyens loyaux et actifs, à la vie de la cité. L’entreprise est devenue le cœur de notre société libérale, et l’État un arbitre nécessaire. De ces deux acteurs, aucun ne doit prévaloir sur l’autre.

Hollande, un problème d’image

dessin humoristique arcticdreamer.fr about the french president
notez la posture christique du messie en puissance.

Ce soir, jeudi 28 mars 2013, notre président, François Hollande, va s’exprimer sur France 2. Une intervention stratégique tandis que le pays connaît une des périodes les plus déprimantes au point de vue tant économique que politique. L’incapacité à changer, les difficultés à moderniser un pays qui tente de survivre en conservant au maximum ses vieilles et inadaptées habitudes, font que le débat se déplace encore sur un homme plutôt que sur un peuple. Ce matin, beaucoup de sites font l’écho de la baisse de confiance des français envers François Hollande, comme s’il était le messie sauveur qui détenait les clés de toutes les solutions envisageables. Cette manière de penser est pour le moins démonstrative d’une vision des choses ancrée dans une forme d’habitus sociétal, qui n’a jamais vraiment adopté des réflexes réellement démocratiques. « On a besoin de pain, mais que fait le roi ? » Je n’irai pas m’étendre sur les analyses freudiennes avec la bonne vieille métaphore du père, mais les médias réduisent souvent le débat à cette question hors-jeu : mais que fait le patron ?

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La bonne blague aux blogueurs

dessin humoristique de carambar interviewé par arcticdreamer
Confession sans concession d’un terrible séducteur. Carambar est une marque appartenant à Kraft Foods, tous droits réservés.

Aujourd’hui, un petit buzz ou un retournement stratégique, au choix, dont la marque Carambar profite aux dépens des blogueurs, vu sur le site du point.fr. Le fond de l’histoire : l’annonce de la fin de la blague Carambar, célèbre pour être parfois d’une nullité tellement profonde qu’elle en devient désopilante (me rappelle d’ailleurs d’un vieux Joystick qui avait parsemé ses pages éditoriales de fausses blagues Carambar pas drôles du tout, devenant du coup, par un effet retors, hilarantes), remplacée par des petits quizz style papillote de Noël.

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Le Code de la Propriété Intellectuelle – article L. 111-1 : quand une loi a vieilli

La page du site legifrance.gouv.fr qui accueille le texte. Contrairement à ce qui nourrit le gag, la mise en page témoigne de tous les critères d'une oeuvre de l'esprit... mais elle fait partie du domaine publique, légalement, elle.
La page du site legifrance.gouv.fr qui accueille le texte. Contrairement à ce qui nourrit le gag, la mise en page contient tous les critères d’une œuvre de l’esprit… mais elle fait partie du domaine public, légalement, elle.

Ce matin dans ma boite mail, un petit résumé des tweets me prévient d’une sinistre affaire concernant un cliché récupéré et non rémunéré par une prestigieuse chaine de tv française. En allant sur le blog concerné, le site d’un professionnel de la cuisine, ce dernier a pris soin de transcrire littéralement le courrier qui lui est parvenu suite à son alarme légitime auprès des autorités de la chaine, en constatant la présence de son cliché dans une émission tv de début de soirée.

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