Réagir aux événements du temps présent, être actif dans sa perception du monde et des autres. Mais également faire partie de ce tout, s’imbriquer dans ce flux d’informations pour être un acteur résolument actif.
Beaucoup de boulot en ce moment, mais je suis tombé par hasard sur ça :
Dexter reste une de mes séries préférées, simplement parce que Michael C. Hall a réussi à incarner parfaitement ce mélange de rationalité et de folie pour offrir des intrigues à la fois ubuesques, jouissives et souvent haletantes. Oui, à la fin le peu d’inspiration des scénaristes et la pression d’un succès auprès d’un public plus large que prévu ont fini par parasiter la qualité globale… mais jusqu’au bout, j’ai suivi les errances de notre tueur en série favori avec un brin de tendresse. La scène finale, plan triste et gris d’un homme solitaire, perdu, brisé, était à la fois émouvante… et rassurante… Je sais que les américains ont tendance au reboot et au retournement de situation plus que rocambolesques (coucou Bobby), mais personnellement ça fait des années que j’attends cette suite, surtout dans cette ambiance typique des petites bourgades ricaines, qui est propice à de géniales histoires avec des portraits de persos secondaires croquignolets (coucou Fargo).
Je ne suis pas très série, donc je ne me tiens pas trop au courant des actualités à ce sujet, mais l’algorithme de Youtube a eu la douce impulsion de me proposer ça… Vivement l’automne !
Voilà, le blog n’est pas mort, je suis juste débordé et trop fatigué pour le nourrir comme il le mériterait, mais je me rends compte que mon énergie n’est pas aussi inépuisable que ça !
Je suis fan de Mark Millar depuis ses frasques scénaristiques au début des années 2000… Je le qualifie souvent d’iconoclaste, car c’est pour moi l’un des premiers à avoir « cassé » l’image nette et respectable de certains superhéros, en allant jusqu’à mettre en scène leur mort dans des conditions souvent choquantes. Après, avec le temps, certaines choses sont devenues un peu des gimmicks scénaristiques, comme par exemple sa propension à dépeindre des génies comme des intellectuels dotés d’une sorte de précognition logique. Derrière cet assemblage (…blague ?) fumeux, je veux dire qu’il part du principe que par pur raisonnement logique, on peut aller jusqu’à anticiper des actions complexes, notamment concernant le comportement d’autrui (généralement, le génie en question retourne psychologiquement un personnage moins intelligent en quelques mots bien sentis). Mais lire du Mark Millar, c’est se préparer, avec délice, à l’imprévisible et au sensationnel. Sur ce blog, il y a quelques années, j’avais ainsi donné mon avis sur Old Man Logan où déjà je vantais l’iconoclastie de Mark Millar (bien avant le Logan de James Mangold)… Après il y a eu Redson, les productions ciné originales (Kingsman), enfin Mark Millar a surfé intelligemment sur l’adhésion du grand public à un genre qui était, quand j’étais gosse, comme beaucoup d’autres choses (le manga, le jeu vidéo), réservées à des grands enfants soupçonnés d’immaturité chronique. J’ai accepté depuis longtemps ce terrible fardeau.
Quand Jupiter’s Legacy est sorti, je me le suis donc procuré, et j’ai guetté la suite car le cliffhanger du premier tome était juste parfait. Puis j’adore le style d’une sobriété pleine de sens de Frank Quitely, ce qui fait de ce comics un véritable plaisir total. Venant de découvrir l’adaptation à venir le 7 mai sur Netflix, je n’ai pas pu m’empêcher de venir taper ce petit billet avant de me mettre au boulot (deux pages de storyboard, 4 de dialogues pour aujourd’hui…) et j’attends donc avec impatience le 7 mai pour me bingwatcher la série (avec le plaisir coupable de pouvoir comparer avec la BD – déjà spoilé mais avec le plaisir de pouvoir conseiller mes proches mdr).
Comme par hasard (humour), sur Prime, j’ai découvert Invincible, une série animée adaptée d’un comics de Kirkman, le scénariste de The Walking Dead. J’ai un avis assez partagé sur Kirkman car j’aime ce qu’il fait (des dialogues savoureux, des personnages profonds et complexes, des situations déstabilisantes, une noirceur où brille toujours une faible lueur d’espoir) tout en voyant les influences, voire des inspirations dérangeantes (le début de The Walking Dead c’est juste la repompe de 28 jours plus tard de Danny Boyle). J’ai arrêté the Walking Dead au volume 20 (avec Negan qui explose littéralement un des protagonistes principaux – trop nihiliste pour moi), surtout à cause d’une lassitude des longs couloirs de dialogues que je trouvais à la fin irréalistes, voire surréalistes. Je suis un bavard, un hableur, et je suis un de ces personnages improbables qui te sort un discours interminable nécessitant une capacité d’attention et d’adhésion que je n’ai rencontré, à vrai dire, que chez mes hamsters nains (mais il n’est pas impossible que ces petits malins me dupent). Invincible, je ne l’ai donc pas lu parce que pas vraiment saisi par le génie de Kirkman. Mais quand une adaptation a pointé le bout de son nez sur Prime Vidéo il y a deux semaines, je n’ai pas ergoté et j’ai découvert le bidule. Enthousiasmant, mais diantre, que ça me fait penser à du Millar, avec le même mécanisme d’installation puis de destruction amenant réellement l’intrigue à venir. La sortie des ces deux productions (le mot actuel serait plutôt « contenu » – voire mon billet précédent sur le sacré :-p) est peut-être l’introduction d’un nouvel épisode dans la mode des superhéros, après les versions pulp et populaires de Marvel, voici venir l’iconoclastie et l’irrévérence que le succès de la série « The Boys » sur Prime a clairement initié/encouragé/stimulé.
Au début du teaser on voit la fameuse île, et c’est juste ça que j’avais regretté dans le comics initial… il y avait comme un parfum du Planetary de Warren Ellis et Cassaday (un de mes préférés), mais ça ne reste qu’au stade de la fragrance (j’avais écrit d’abord écrit « flagrance », lapsus sémantique ?), là où j’aurais bien fait bombance (la rime est offerte par la maison).
Et non, ce n’est pas une question mais le titre de l’émission, petite facétie qui ne fait donc pas affront aux règles de l’orthographe en ces temps de perfection sémantique tellement convoitée et si rarement atteinte. Les guillemets auraient éventé la feinte et j’aime bien cette posture polémiste alors que je continue d’adorer France Culture (que j’écoute principalement, comme Arte, sur Youtube).
Très agréable moment avec Frédéric Lenoir sur France Culture, avec une réflexion que je partage complètement sur le sacré et la spiritualité, avec des propos qui me parlent et avec lesquels je me sens en totale adéquation.
Je ne parle jamais de religion ou de spiritualité car j’ai toujours peur de contribuer à la confusion actuelle, et parce que je considère que c’est véritablement un chemin personnel et solitaire. C’est toujours un paradoxe que je n’aime pas expliquer, d’aimer autant les mots et d’autant m’en méfier. Le verbe est une chose magnifique, mais les mots sont d’une telle puissance qu’ils échappent toujours à notre contrôle ou notre volonté. Consciemment ou involontairement, nous pouvons infléchir, influencer, les choix d’un autre. Je sais que ma spiritualité est véritablement une aventure intime et que je ne peux communiquer que par l’enthousiasme que j’ai toujours ressenti pour certaines questions, pour certaines idées, voire pour certains idéaux. Je conclurais en disant simplement que je suis profondément convaincu que les deux seules choses qui peuvent sauver ce monde sont le pardon et la miséricorde. Ce n’est pas une conviction d’ordre religieux, ce n’est pas le reliquat d’un enseignement quelconque, c’est juste le résultat de ma propre réflexion, de ma propre expérience, de mon observation. Comme M. Lenoir, je trouve le monde toujours aussi beau, il faut dissocier le monde que nous construisons et celui sur lequel nous opérons cette construction. Je disais il y a peu à ma compagne qu’il y a deux conceptions de la civilisation, celle qui considère la nature comme une harmonie à préserver, et celle qui la considère comme une source inépuisable de richesses à piller sans scrupule. Croire qu’il n’y a qu’une seule voie, comme c’est un peu la névrose actuellement, est une pure folie dont la durée de vie est à la mesure de notre capacité de déni.
Mort de ce cinéaste aujourd’hui, et moi qui écoute l’énumération de tous ses grands films, car il y en a eu.. et qui revient toujours à celui là, La vie et rien d’autre qui par le hasard des choses est disponible depuis peu sur Netflix. Un film que j’adore, qui est un de mes préférés, et que pourtant j’ai du mal à revoir. Pourquoi ? Car étrangement, quand c’est trop fort, j’ai un recul maintenant, à revivre certaines émotions trop puissantes. Quand j’ai vu le film, j’avais 20 ans (hier donc), et j’ai immédiatement été bouleversé par l’histoire, magnifiquement contée car Tavernier était un vrai cinéaste avec un sens aigu de l’image et de la mise en scène… mais encore par le personnage de Philippe Noiret qui, je m’en rends compte en écrivant ces lignes, n’est pas si éloigné de celui de Stéphane dans Un coeur en hiver, cité récemment sur ce même blog. Dans les deux films, on voit deux hommes cyniques, se réfugiant dans l’absurdité de la vie professionnelle, rassurante car mécanique, leur permettant d’échapper aux relations humaines, incertaines et donc dangereuses. Dans les deux films, des femmes pètent un plomb pour dire à un homme de vivre et d’être enfin vrai, d’arrêter de jouer à être plutôt qu’être vraiment. Cette scène, dans la vie et rien d’autre, dans laquelle Azéma donne à Noiret toutes les cartes pour que commence une magnifique et belle histoire d’amour, qu’il gâche affreusement, presque comiquement… et le rattrapage, le sauvetage, la rédemption, comme dans le film de Sautet, à la toute fin, cette fois via une lettre, moyen tellement plus facile pour une parole captive… Voilà, Tavernier est mort, Sautet est mort, tout s’achève ici, enfin matériellement car personnellement ça n’a jamais été ma conviction. Pourtant, ce film, déjà dans son titre, nous dit une grande vérité, à laquelle nous pouvons croire dans ce monde de chimères et de faux semblants. Oui, la vie et rien d’autre, et aussi beaucoup d’amour et de paix, message final de ce film génial qui me fait penser à mon père, un homme de chiffre, lui aussi captif de cette numération infernale. La méduse mathématique qui peut faire croire que le vertige de la raison permet d’oublier le bonheur de la sensation réelle. Mais non Papa, la vie et rien d’autre, comme le filmait si bien Bertrand Tavernier.
Après, la voix magique de Philippe Noiret, acteur juste génial, au timbre unique, lisant cette lettre finale, ça reste un trésor qui m’émeut bien plus que toutes les versions de Roméo et Juliette réunies. Et je vous l’ai trouvé en plus, donc si vous ne voulez pas vous faire spoiler/spolier, n’hésitez pas à plutôt aller voir le film. Sinon faites comme moi, et régalez vous de ces formules surannées, soutenues, maniérées, affectées, qui me restent dans ma mémoire atavique comme l’écho d’un monde perdu.
Il y a peu, j’ai réagi à une vidéo sur Youtube concernant un petit débat sur le Batman versus Superman de Snyder. Simplement car les deux tribuns partageaient pour le coup une franche admiration sur le plan du collier de perles de la mère de Bruce Wayne, qui se brise tandis que le coup de feu fatal met fin à sa vie. Je m’étais donc permis de rappeler que cette image, ce moment, cette métaphore, cette idée, était celle de Frank Miller dans son mythique Dark Knight, paru à la fin des années 80 et que j’ai dans ma bibliothèque, édition Zenda (j’ai dû corriger j’avais écrit « Zelda » mdr), juste à coté des Watchmen de Moore. Réaction assez étrange de la rédaction (car les deux youtubers font partie d’une équipe éditoriale qui à l’évidence possède un pragmatique mais maladroit community manager) qui m’a répondu qu’ils le savaient… mais qu’ils n’avaient pas voulu surcharger la vidéo d’infos « inutiles » vu la richesse intrinsèque de l’échange. Oui, mais non. Personnellement, je n’ai pas insisté, car je sais aussi que Miller passe souvent pour un extrémiste aux idées réactionnaires (en gros, il a tendance à un peu trop célébrer le patriotisme en stigmatisant « l’étranger », cet envahisseur perfide,… ce qui est toujours délicat en ces temps d’universalité bienveillante). Je peux le comprendre, donc je n’insiste jamais, même si je suis conscient de l’apport de Miller dans le paysage du comics (avec Daredevil et Batman en tête). Mais en gros, je disais dans mon intervention que ce film est un hommage évident au comics de Frank Miller…. et ces derniers jours, la news est sortie :https://www.eklecty-city.fr/cinema/justice-league-zack-snyder-dark-knight-returns/me donnant définitivement raison. Simon, cette phrase est pour toi mdr.
J’ai commencé à lire des comics à l’âge de 5 ans. Mes parents m’achetaient Pif Gadget, mais moi je voulais lire les aventures d’Iron man, de Spiderman, des X-men, etc. Je suis donc de ceux qui ont une grosse culture « classique » des comics, et j’ai décroché vers 2010, un peu irrité de voir que la philosophie américaine du refus de la vieillesse et de la mort provoquait des constants reboots de ces histoires et des héros concernés. Le déclenchement fut le sort de Peter Parker aka Spiderman, qui dans une histoire se voit projeté dans le passé, avant l’arrivée de Mary Jane dans sa vie. Vendu comme un retour de l’âge d’or, moi je l’ai vécu comme un effacement de mes souvenirs. Puis le choix implacable des producteurs des films, consistant à tout réinventer ou changer, a brisé toute ambition de rester à jour dans cet univers sans cesse changeant. Et pour finir… et Henry Pym alors ?!!!!
Mais dans ma fameuse bibliothèque, j’ai conservé précieusement des comics qui sont pour moi des chefs-d’oeuvre. Et en bonne place, je possède les premiers volumes de The Autority, qui fut pour moi à l’époque une initiation aux nouveaux scénaristes des comics, iconoclastes et géniaux, que furent et sont encore Grant Morrison, Mark Millar, et Warren Ellis. D’ailleurs, bien plus que The Autority, Planetary reste l’oeuvre que j’affectionne le plus. Mais comment décrire une histoire qui recycle le vieux signal des 4 Fantastiques en svastika ? Il y a du génie dans ces scénarios, et il me vient cette vérité que l’apport de Mark Millar dans le succès des Vengeurs au cinéma me semble un peu minimisé. Avec Brian Hitch, c’est ce duo qui a fait le choix d’utiliser Samuel Jackson comme modèle pour la nouvelle version de Nick Fury par exemple. Enfin, et en bref, j’ai décroché, en arrêtant d’étaler (comme ici) ma petite culture de vieux fan des comics, un peu déçu de ne plus pouvoir prophétiser le déroulement des intrigues… mais comprenant parfaitement le choix des producteurs dans un monde qui pour vibrer doit être nécessairement surpris et étonné. Mais de là à créer une love story entre Hulk et la Veuve noire, j’ai jamais pu adhérer.
Cependant, il y a deux jours, les rumeurs d’un futur comics m’a fait vibrer et m’a fait retrouvé l’excitation que je ressentais, antan, quand on annonçait des cross overs mythiques…. Superman & The Autority c’est juste l’archétype associé à l’iconoclastie. Après, il y a eu un dessin animé Superman contre l’Elite, qui l’air de rien est une réponse (et une caricature) à l’irrévérence de The Autority, et donc un détournement des héros de ce comics qui finissent d’ailleurs par se noyer dans leur cynisme face à l’inamovible puissance morale de Superman.
Dans l’attente donc, car pour le coup, le détournement sus nommé ne rendait pas justice à l’émouvante Jenny Sparks, l’esprit du vingtième siècle, avec son insolent Union Jack sur le tee-shirt, qui meurt au début du nouveau siècle… The Autority ce n’était pas un groupe de punks souhaitant détruire le monde en n’agissant qu’à leur tête… c’était surtout des libertaires qui conscients de leurs pouvoirs, voulaient s’affranchir d’une certaine autorité pour favoriser la justice. La vraie, celle qui répare les préjudices des faibles, des démunis et des opprimés. Dans cette idée de l’autorité, le comics révolutionnait le discours tout en invitant à la réflexion. Les voir revenir, au détour d’un comics inattendu, ne pouvait que m’inspirer cet article enthousiaste d’un vieux fan endormi.
Le pain est notre aliment essentiel, en France, et il est presque impensable d’imaginer un repas sans lui… alors quand tout est produit en local, ça montre qu’en ces temps de mondialisation, broyeur d’humains, certaines logiques ne sont pas délétères mais peut-être salutaires ?
Petite vidéo sympa sur le site du Dauphiné libéré, qui donne envie d’une telle dynamique un peu partout, loin des logiques d’optimisation des coûts et de compétition à la performance.
Il y a peu, on m’a demandé comment je ferais pour bien référencer une page, un site, etc. Ma réponse a été immédiate, simplement se mettre bien à jour des contraintes du légendaire algorithme protéiforme de Google et du contenu de qualité. Il y a au 31 mars une évolution notable de la législation entourant l’utilisation des cookies (voir l’article sur webrankinfo toujours aussi clair et complet) et dans le fond ça me fait un peu sourire car tout ça suit l’évolution simplement prévisible d’une société toujours en quête de normalisation. Une normalisation qui peut être vue comme un frein, une stratégie de contrôle, une stratégie pour créer de nouvelles et fructueuses interactions et dépendances financières, en bref plein de choses négatives et qui de manière logique peuvent titiller l’entrepreneur à l’instinct libéral (et donc libertaire) qui n’en peut plus de toutes ces règles qu’on lui impose. Après, l’ambivalence dans notre monde est peut être la seule chose qu’on ne peut décemment nier. Il faudra toujours des règles et du contrôle et comme je l’espère profondément, de la liberté pour agir et exister. Durant longtemps, internet aura été une sorte de Far west (à mes yeux), soit une terre où planter ses piquets ne posaient pas trop de souci, sachant que l’absence d’un territoire physique rendait l’exécution de la loi problématique (de la question du virtuel). Bien entendu, ça n’aura duré que le temps de la compréhension de ce qu’est internet, au delà d’un mot magique, un simple protocole s’appuyant sur une réalité matérielle donc localisée, localisable, et par essence, sous l’égide d’une législation quelconque.
J’adore l’histoire et la sociologie, et je dois confesser que j’ai trouvé l’accélération culturelle, technologique et médiatique des 20 dernières années tout simplement passionnante. Ce fut intense, parfois fou, souvent absurde, mais extrêmement intéressant. J’ai donc vu naître ce business model consistant à l’exploitation des données (de manière dynamique) avec au début la pleine conscience des aspects dérangeants de la pratique. Surtout qu’au début, il y avait un vieil instinct de résistance qui ne supportait pas la surveillance et le flicage, donc je n’imaginais pas que cela fonctionne aussi bien. Puis, bouleversement, j’ai vu un changement radical de cet état d’esprit, avec une sorte de confiance aveugle dans la nouvelle technologie et les services. Dans le fond, l’important demeure la bienveillance… mais quand nos données deviennent l’objet de transactions secrètes, d’un véritable trafic parfois, à l’évidence l’excès de liberté ne pouvait apporter qu’une sorte d’anarchie, peu justifiable.
J’avais humblement prédit la prégnance de plus en plus forte de la réglementation, de la loi, du juridique, sur le web. C’est toujours autant amusant de voir les sites web en premières pages de Google partageant souvent les mêmes contenus, par la magie du copié/collé. J’ai par ailleurs le souvenir en 2008, d’un ami webmarketeur qui constatait avec colère qu’un site ayant dupliqué son contenu se retrouvait mieux classé que sa propre page sur le web. Car les critères pour gagner des rangs se basant sur l’antériorité en ligne, il pouvait arriver à l’époque – j’avoue que je ne sais pas si c’est encore le cas aujourd’hui- de se retrouver déclassé alors même qu’on était l’auteur d’un billet, d’un article, d’un contenu quelconque. Ce qui m’avait amené par ailleurs à déposer certains contenus à différentes occasions, car oui, c’est irritant de voir ses mots, son travail, récupérés par d’autres. Et dieu sait que ça m’est arrivé, même au niveau artistique pour ma part. Souvent, je me plais à dire que tout est capital, au sens économique du terme. Tout ce qui est créé possède une valeur, intrinsèque. On peut avoir l’âme généreuse et philanthrope, et en faire don au collectif. Ou on peut vouloir en conserver la paternité, auquel cas il faut se préparer à devoir se défendre en ayant la charge de la preuve.
Les données personnelles ont longtemps été un sujet complexe car il demande une appréhension fine de ce que c’est, à quoi ça sert, et tout ce qui peut en découler économiquement. Les cookies sont en cela un symbole fort et exemplaire dans une société où la vitesse, la rapidité, l’obtention de la satisfaction, sont devenus prioritaires. Je me disais ce matin, en y réfléchissant, que devraient apparaître rapidement des applis pour gérer les cookies. En bref, un petit programme facilitant en local (sur l’interface matérielle utilisateur) la gestion des autorisations à distance. Car à l’avenir, avant d’entrer dans un site aux intérêts marchands, il va falloir lire quelques mentions légales avant de pouvoir faire ses emplettes ou trouver des informations. Nous ne sommes plus dans la confiance et la bienveillance, mais bien dans la prise de conscience, l’adhésion et l’acceptation. Au vu des scandales à grande échelle de ces dernières années, il est malheureusement difficile de nier l’intérêt de ce processus de normalisation… tout en se préparant à la lourdeur en terme d’ergonomie.
Etant en train de réaliser énormément de projets, un peu dépassé d’ailleurs par le travail que ça me demande, j’ai quand même à coeur de convertir ce vieux blog en futur portfolio. Après 20 dans la création et la communication, j’ai fait moult choses, et j’ai un fait d’arme qui me tient à coeur, car j’avoue en être très fier. On m’a d’ailleurs demandé une fois ce dont je suis le plus fier dans mon parcours d’expert en communication, ce qui est très compliqué car j’ai mené énormément de missions et projets qui ont été de belles et franches réussites, ce qui dans ce métier équivaut à vivre des petits moments de bonheur intense. L’année dernière, j’ai réalisé un test sur un site RH sensé définir ma personnalité et à la fin, il était conclu que j’adorai lancer des projets mais que je n’aimais pas les achever, ce qui est en soi est parfaitement faux… j’adore toutes les phases d’un projet, et pour moi, c’est l’achèvement qui en est l’apothéose. C’est vrai que j’ai vu beaucoup de personnes vibrer, rêver tout haut, en exprimant un projet, une idée. Mais personnellement, pour moi c’est comme émettre une stratégie pour rester dans le fantasme. C’est bien meilleur, notamment en communication, de planifier des actions pour espérer atteindre un objectif. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle je dis toujours, quand on me demande comment je me positionne dans mon métier d’expert en communication, qu’avec le temps je suis allé davantage vers le marketing et le score que l’illusion d’une action créative réelle. Je considère que dans la communication, il y a toujours eu cette illusion d’avoir un petit pied dans l’art, là où le principe, la volonté, reste purement mercantile… et le mercantile impose le score et pas l’abnégation artistique qui logiquement, dans la définition de l’art, s’affranchit plus ou moins de l’adhésion du public (créant le mythe de l’artiste maudit).
Et donc, le fait d’arme qui me tient à coeur, est le travail effectué sur le site sortirenvaucluse.com, qui reste encore pour moi une terrible et belle aventure. Une terrible, car j’ai été déçu par la fin, la personne pour laquelle j’avais créé le projet abandonnant complètement l’aventure simplement car effrayée par le succès et les implications personnelles et professionnelles. Une belle, car pour le coup, la stratégie en communication avait été plus qu’efficace… et ce qui me permet de dire ça, c’est ce fameux taux de rebond à moins de 3%.
J’ai des contacts dans le métier du webmarketing, et ils ne m’ont jamais vraiment cru, jusqu’à ce que je sorte mes stats Google Analytics. Pour les néophytes, ce taux ne voulait rien dire. D’ailleurs, je tiens à dire, qu’en 2015, quand j’en parlais, je devais faire de la pédagogie…. alors que pour moi, le taux de rebond est et doit être l’indicateur principal. Avoir de l’audience est une première marche nécessaire, mais susciter l’adhésion et la fidélisation sont les deux suivantes, et elles sont dures à obtenir. Nous les avions pourtant franchies, avec ce site à vocation régionale, car dédié aux loisirs dans le Vaucluse. Et ces 3% n’ont pas été obtenus le temps d’un WE, mais sont bien lissés sur un peu plus d’un an. Un temps moyen de visite du site au dessus de 2 minutes, alors que nous ne proposions que de l’information agrégée (mais sourcée). J’ai beaucoup à dire sur le sujet, car oui, énormément de bonnes et belles choses et le plaisir d’une stratégie efficace et bien menée. Mais je vais juste poster la copie d’écran d’une page du rapport, explicite :
Après presque 10 ans passé chez le même hébergeur, j’ai passé le pas et je suis parti ailleurs… pour une affaire de référencement sur un autre site, que je viens de lancer, et que je n’arrivais pas à référencer… alors en fouillant, en analysant, j’ai fini par benchmarker et j’ai vu que je payais très cher un service que je n’utilisais pas au prix qu’il me coûtait. Je mène plusieurs projets de front, et c’est compliqué de trouver du temps pour le Webmastering… alors là j’ai migré, j’ai pas encore défini l’apparence du site, les visiteurs m’excuseront pour ce gros chantier, mais j’ai importé les vieux articles… ce site est pour moi une sorte de petite cabane au fond des bois (un film que je conseille par ailleurs, comme le dernier de Drew Goddard, enfin à ma connaissance, que j’ai enfin visionné le 31 décembre dernier, me faisant passer une superbe soirée… mais je m’égare comme toujours !), et j’y tiens !
Après j’ai enfin retrouvé les statistiques d’un ancien site dont je parle souvent et qui pour moi reste une magnifique expérience communicationnelle. Un projet que j’avais créé au départ comme une sorte de travail pratique après ma VAE pour me remettre à jour dans mes connaissances dans la communication digitale, et qui par la suite s’est révélé un petit succès, interrompu par l’abandon de la personne qui l’animait (et qui a été effrayée par les responsabilités du succès et de l’attention remporté avec le temps). Je vais bientôt poster ces fameuses statistiques, car il y a le fameux taux de rebond que j’avais réussi à atteindre, et qui est simplement impossible pour la majorité des experts du web… pourquoi ? Car il correspond à une vision/stratégie basée(s) sur le marketing Inbound, le seul pour moi qui soit pleinement adapté au référencement naturel.
Enfin voilà, après quelques bugs, retour du blog, et bientôt, réaménagement total du site.
Je viens de recevoir ma contribution à l’audiovisuel public 2020… et je suis heureux de m’acquitter de la somme, car je passe mon temps à regarder ARTE, une chaine juste géniale, la chaine qu’en tant que citoyen je reconnais bien dans toute sa dimension éditoriale, la qualité de son contenu… après… je passe mon temps à mater Arte sur Youtube, et en cela je trouve cette chaine encore pertinente, intelligente (si on peut qualifier ainsi une organisation, mais bon, on croit bien en des choses immatérielles et non prouvées mes amis), stratégique, utile, primordiale. Oui, je n’allume plus ma télévision maintenant depuis plus d’un an, parce que j’en ai marre de manger de la pub tout le temps, bien que ce soit mon métier en partie, ou plutôt, un de mes nombreux métiers en communication (j’ai quand même réalisé plusieurs centaines de publicité en presse, je pense que c’est un petit record quand même), c’est un exercice que j’ai du mal à supporter… peut-être parce qu’actuellement on abuse un peu de la bienveillance pour camoufler un réel cynisme libéral ? Débat philosophique et sociétal dans lequel je ne me lancerai pas ce matin (j’ai du boulot donc, j’ai juste voulu réagir à la réception de mon récépissé des impôts).
Je suis donc heureux de payer ma redevance, qui correspond pour moi à un peu plus d’un euros par mois sur un an, alors que je passe mon temps sur Youtube à passer d’un documentaire à un autre. J’avoue que j’adore mettre ça en fond quand je bosse, car ça parle, bien entendu, beaucoup, et ça fait, ça donne du sens… La matière noire, je l’ai écoutée déjà quelques fois, mais j’adore entendre qu’à l’heure actuelle nous sommes dans une ère de profonde révolution, pas celle de la cancel culture qui se borne à un autoritarisme violent (pléonasme ?), celle de la physique qui joue sa survie sur des découvertes qui échappent aux pourtant si talentueux et volontaires chercheurs qui traquent, traquent, craquent. J’ai adoré le documentaire sur Oscar Wilde, ému par les interventions de la belle Amélie Nothomb (ça c’est parce qu’elle a eu l’audace de prétendre ne pas l’être… quand on a votre talent et votre sensibilité, Madame, on ne peut que l’être, belle !), j’adore Quand l’histoire fait date, avec le formidable Patrick Boucheron, le conteur facétieux et si génialement pédagogue, j’adore passer d’une émission à une autre, et quand j’apprends qu’ils diffusent un film rare, j’y vais avec délice, même si j’avoue que ne me renseignant pas sur la question, je dois en rater des pelletées. Mais pour le coup, ARTE, si vous pouviez faire une petite présentation de votre grille chaque semaine, je pourrais continuer à me vautrer dans ma confortable paresse en ne ratant pas les perles que vous avez l’audace, aux dépens de l’audience tyrannique, de diffuser.
J’adore Arte sur Youtube, ça ne me gêne pas de payer pour une chaine qui pour le coup me fait plaisir à défendre les valeurs citoyennes que j’aime, et surtout la culture, la seule que je reconnaisse, la panoramique, celle qui ne fait pas d’élection mais qui célèbre tout ce qui peut être célébré. Et surtout, c’est une démonstration que le public peut s’harmoniser avec le libéral, que le choix n’est pas forcément l’élitisme, le repli sur soi, mais bien l’ouverture maximale.
Par contre je n’ai pas trouvé la case pour verser la totalité de ma redevance à la chaine, car je ne regarde absolument jamais les autres… ce serait pour le coup assez démocratique qu’on s’abonne aux chaines publiques, via cette redevance qui ne se conditionne pas sur les revenus mais sur la présence d’un écran. Je ne doute pas que certains soient moins enthousiastes que moi, chaque année, de payer pour une petite partie du paysage audiovisuel qu’ils ne regardent jamais.
Faites comme moi, likez et abonnez vous sur Arte sur Youtube, ce sera un geste plus révolutionnaire que vous ne le soupçonnez vraiment.