Le chat

Clin d’Ɠil avec un beau poĂšme de Baudelaire qui me fait sourire en ce dĂ©but d’annĂ©e 2024 !

A ma petite GaĂŻa, mon petit rayon de soleil tout noir !

Viens, mon beau chat, sur mon cƓur amoureux ;
Retiens les griffes de ta patte,
Et laisse-moi plonger dans tes beaux yeux,
MĂȘlĂ©s de mĂ©tal et d’agate.

Lorsque mes doigts caressent Ă  loisir
Ta tĂȘte et ton dos Ă©lastique,
Et que ma main s’enivre du plaisir
De palper ton corps Ă©lectrique,

Je vois ma femme en esprit. Son regard,
Comme le tien, aimable bĂȘte
Profond et froid, coupe et fend comme un dard,

Et, des pieds jusques Ă  la tĂȘte,
Un air subtil, un dangereux parfum
Nagent autour de son corps brun.

Charles Baudelaire, Les fleurs du mal