À l’heure où tout le monde commence, enfin, à s’interroger sainement sur le coût et la logique des choses, c’est finalement un sujet très pertinent sur la valeur de production réelle d’un outil avant qu’il devienne un moyen, porteur de sa propre et inaltérable valeur (faciale), et les conséquences de son usage qui participe à sa valorisation finale (voir la réflexion sur l’usage de la pièce de un cent). Il y a aussi une réflexion intéressante sur l’impact sur l’économie des plus faibles revenus, qui eux, se soucient sûrement de ces piécettes qui irritent les plus nantis.
Donc interview très intéressante sur le sujet, que je vous invite à lire avant les réunions de famille du week-end, afin d’éclairer le débat avec d’autres arguments que l’agacement de la petite pièce perdue au fond de la poche.
Aujourd’hui, je reçois de la part d’un site spécialisé dans le recrutement de cadre, la proposition d’un test de personnalité.
Curieux et appréciant toujours les résultats et le fonctionnement très ludiques de ce type de prestation, je me suis fait un plaisir de tester la chose… mais alors que j’avais répondu à toutes les questions, et impatient de lire le verdict, l’application a tout simplement… buggé.
À se demander si ma personnalité, extraordinaire, comme vous vous en doutez, n’a pas causé une erreur fatale du système ! Ou alors un aveu des limites de la science dans ses tentatives de nous réduire à des petits schémas conformistes, afin de finir de nous convaincre des illusions du libre-arbitre. Je suis perplexe. Ci-dessous, la copie d’écran du résultat, qui j’espère pour moi, n’en est pas un (d’ailleurs, je les encourage à changer le message de ce type d’erreur, du type « L’application a planté, et vous n’avez rien à vous reprocher »).
Hilarante pub vidéo de Microsoft qui se sert, avec beaucoup d’humour, de la rivalité entre la firme à la pomme et son concurrent coréen le plus féroce (sur le marché de la téléphonie mobile, les procès récents démontrant la chose). L’air de rien, une petite réflexion sur l’aliénation aux marques qui sert de tuteur à certaines stratégies marketing, et qui démontre également la toute puissance du brand management dans un monde en perte de repère. Querelle de religion, querelle de marque, tout est finalement affaire de croyance et de foi, l’allégeance aveugle en étant le parfait point commun 😉
Microsoft, tranquille, joue les observateurs un poil cynique, évitant de rappeler que Bill Gates fut à l’origine du rebond d’Apple dans les années 90, afin d’éviter une situation de monopole qui aurait pu lui couter très cher outre-atlantique. J’ai personnellement toujours été impressionné par le génie marketing de Gates, qui pour le coup, avait réussi à se créer un rival, en évitant de partager le même marché (en osant la vulgarisation, Microsoft visait le grand public avec des coûts »light », en laissant à Apple une clientèle plus select, voire élitiste, avec du matériel couteux et à l’esthétique ostentatoire, ou plus communément, avec un beau design).
Du bon spectacle donc, la pub réussissant ses gags sans offenser personne, et tentant de ramener Nokia, l’air de ne pas y toucher, dans la cour médiatique des grands acteurs de la téléphonie mobile. Une invitation au changement habile et bien pensée, bravo les publicitaires ! (même si les fans des deux marques concurrentes ne sont pas près de changer de chapelle).
Il y a près de vingt ans maintenant, la série Watchmen de Dave Gibbons et Alan Moore donnait ses lettres de noblesse aux comics, genre de BD quelque peu décriée pour ses abus de collants et de super pouvoirs, antagonistes pour beaucoup à une certaine prétention littéraire et artistique. Watchmen, le temps d’un arc à la fois trépidant et iconoclaste, dépeignait une réalité alternative dans lesquelles les super héros étaient dépeints de manière très réalistes, dans un monde impitoyable et névrosé, proche de celui que connaissait l’essentiel du monde occidental au début des années 80. Soit une psychose constante de la guerre atomique, avec la rivalité de plus en plus affichée des deux grandes super puissances de l’époque, soit les États-Unis et l’URSS.
Hier, petite virée familiale pour aller voir Iron Man 3 de Shane Black, avec le toujours sémillant Robert Downey Junior. Constat toujours positif, en exceptant bien sûr ma petite culture du comic original, qui m’a habitué à une toute autre version de Tony Stark. Il y a eu, de film en film, de plus en plus prononcé, un glissement du personnage de Stark vers l’acteur qui tient le rôle, comme si on assistait à une forme de cannibalisme symbolique, le vivant consumant l’inanimé. À l’arrivée, la prestation de R. Downey Jr est complètement jubilatoire, avec une incarnation du bobo quadra complètement névrosé et dépassé par les événements. La volonté est à l’évidence à l’iconoclastie avec la destruction systématique de toutes les postures héroïques tentées tout au long du métrage. Le syndrôme de l’anti-héros à la spiderman a ainsi contaminé le cousin Iron Man… Le spectacle devient ainsi « familial » et le principal protagoniste gagne en sympathie, mais je regrette, bien égoïstement, que le troisième opus du vengeur doré soit à l’arrivée une suite de trahisons et de reniements scénaristiques… Le rachat de Marvel par Disney se fait implacablement sentir dans le spectacle grand public qu’il m’a été donné de voir, même s’il se permet une sorte de bluff et d’insolence qui cède, très rapidement, à un traitement plutôt inoffensif de certaines thématiques contemporaines (terrorisme, corruption politique, manipulations médiatiques, etc.). Film en forme de reflet de son époque, Iron man 3 semble parfois une version Hi-tech du film héroïque, avec en héroïne discrète et omniprésente, la technologie mobile. Évitant l’opposition pourtant classique entre l’homme et la machine (cf le film Oblivion dont vous pourrez relire l’article récent en cliquant ici), l’armure est dans ce film réduite au simple rôle de gadget, plus ou moins fonctionnel. À l’instar de l’usager lambda, Tony Stark affronte tout au long du film des problèmes de réseaux, de configuration, de réglages, et finit d’ailleurs par se retrouver désemparé tandis que son pire ennemi le menace tandis qu’il est dépouillé, littéralement, de tous ses gadgets. Catalogue des modes technologiques actuelles, les drones en tête, Iron Man est en fait quasiment absent la grande majorité du métrage, n’apparaissant jamais dans sa pleine intégrité, ne jouant finalement pas son rôle messianique, et multipliant les gaffes plus ou moins graves. L’icône super-héroïque et les références à la chevalerie en prennent donc un sacré coup, réduites à des constats désabusés et cyniques des petits ratages de la technologie moderne, qui nous promet toujours le paradis entre trois bugs logiciels ou quatre déconnexions faute de réseau.
Le premier mai, je m’adonnais bassement au pvp dans le jeu World of Warcraft, lorsque j’arrivais dans un « Bataille pour Gilnéas » bien mal en point… mais j’eus l’intense plaisir d’assister à un travail de commentateurs que n’aurait pas renié le duo Larqué/Roland, ou le binôme de vieux râleurs du Muppet Show. Pour les néophytes, et je sais qu’il y en aura, j’ai placé les dialogues initiaux à gauche, et la traduction à droite. Belle analyse de la situation, mais à la toute fin de la rencontre, un expert va briser inopinément, d’une seule sentence, le phénoménal travail de ces deux analystes, apparemment pas aussi informés qu’ils le pensaient. Une tentative d’explication des événements à la croisée de l’économie, de la sociologie et de la géopolitique.