Il y a des jours comme ça… après des jours à travailler intensivement, je me dis que non, je ne ferai rien aujourd’hui et que j’allais me détendre un peu. Après une petite heure (quand même) à fignoler un truc (histoire de gagner du temps), je me décide à mettre Netflix pour finir de me Bingwatcher la série pour ado qui vient de sortir, qui est un peu moins pourrie que ce que je bouffe d’ordinaire (je regarde en parallèle la série sur Netflix avec les sorcières). Des trucs que je mets en fond, pendant que je me fais tranquillou des parties de Scrabble… et là je tombe sur… Homunculus ! Ô surprise et vertige ! Je passe quand même un certain temps à regarder tous les cinéphiles sur Youtube, et il était complètement passé sous mon radar (il va ptête falloir me remettre à acheter Madmovies quand j’y pense). Donc, repas de midi, et hop, je viens de voir l’adaptation de ce manga dont il me manque la fin dans la bibliothèque (malheureusement, le Virgin Megastore où j’achetai mes mangas a fermé à l’époque, et donc, j’ai pas clôturé ma petite collection). Un manga génial, au concept osé et vraiment sacrément excitant… à la suite d’une trépanation, opération visant à créer une petite ouverture au niveau du crâne, le protagoniste principal se met à voir les « homunculus » qui sont, en gros, la réalité symboliquement formelle des individus. Par exemple, vous vous trouvez transparent, vous aurez une version de vous même invisible. C’est le cas de figure le plus simple, car la richesse métaphorique des symboles fait qu’à l’arrivée, ce sont à chaque fois des énigmes à résoudre qui permettent, toujours en bref et pour simplifier, de fournir à l’individu une psychothérapie foudroyante. Bien entendu, la psyché humaine et même l’idée de la guérison de nos traumas ne pourront jamais être envisagés de manière si radicale voire réalisable… mais on s’en fout, le pitch était génial, le manga était bien dessiné sans ces « baby face » qui me donnent la migraine, et surtout ça abordait des thématiques actuelles et « intelligentes », dont notamment une question existentialiste (pas moins) sur le bonheur dans un monde qui sacralise les apparences, l’acceptation et le déni. Chaque homunculus est ainsi une personne qui fait le choix de se réfugier dans une prison mentale dans laquelle il est condamné à errer… une prison de déni que la personne a construite elle-même et qui n’est plus une solution, mais bien un enfer. Pas l’enfer avec les flammes et un trident qui vous pique les fesses, mais l’enfer plutôt version Sisyphe.
J’ai donc regardé attentivement l’adaptation sur Netflix, et même si je suis bon client (je me considère comme cinéphile, mais il m’en faut vraiment très peu pour être insatisfait quand j’arrive à aller au bout de la péloche), j’avais peur d’être déçu (Deathnote ?). Mais très heureuse surprise, et en un peu plus de deux heures, tout est ficelé, bien construit, bien amené, bien filmé… Après, et je le répète, le concept à la base est tellement fort (et finalement à peine exploité ici… y a de quoi faire une série !), que de toute manière, la mise en scène s’en trouve facilitée (on est accrochés par chaque « enquête » du héros) c’est vraiment un bon moment et je suis heureux d’écrire ce petit bout de texte juste pour le dire. Par contre, j’ai été aussi très heureusement surpris par le traitement réservé à la jeune fille… Très audacieux en ces temps où la moindre scène de viol peut faire l’objet d’accusation pour apologie ! J’espère que ça ne va pas encore faire l’objet d’une confusion, d’un pseudo débat type Pépé le putois, alors que le héros, de manière indéniable, est juste un pauvre type en pleine errance qui arrive, lors de son voyage au purgatoire, à sauver quelques âmes au passage. Mais faire un vagin (de faux sable) qui parle, j’avoue que c’est… interloquant (les joies de l’euphémisme)… et sacrément audacieux.
Par contre, je viens d’aller voir vite fait le prix des volumes manquants… sérieusement les gens, le but du jeu c’est vraiment toujours de se faire du fric sur le dos des passionnés ?
Petit trailer en passant :