L’affaire du furosémide est close. Vous savez, cette histoire de malades dont les décès aurait été causées par l’ingestion du mauvais traitement, en l’état des pilules siamoises, mais à la chimie bien différente. Peu adepte de la médication en général, j’étais assez curieux de comprendre le fin mot de cette histoire, avec de nombreuses morts annoncées dans les médias… Apparemment, c’est la faute d’une vieille dame (!) qui en organisant son petit échéancier personnel (sans doute sous la forme d’une boite avec différents rangements), a tenté de replacer ses pilules dans les emplacements récemment libérés, et donc descellés, des plaquettes. Vu que les pilules se ressemblaient, la vieille dame a donc inversé les médicaments et donc provoquer un funeste destin. Explication un poil étrange, car les actualités, au fil du temps, avaient évoqué plusieurs décès inexpliqués, apparemment non liés. Alors, plusieurs solutions se présentent : les victimes partageaient la même plaquette de médicaments (!), les médias ont allégué des faits non avérés (!!), ou cette explication semble un poil fabriquée de toute pièce par un service de communication (en gros celui de Teva), en se basant sur un rapport policier traitant certainement d’un des cas recensés (et donc généralisé à l’ensemble des autres cas).
À mon sens, on est loin d’un quelconque théorie du complot, car une marque ne se risquerait pas à un tel tour de passe-passe en acceptant une seule seconde la possibilité d’une répétition de ce type d’accident, ou en imaginant que leurs procédures et leur organisation soient en cause. Mais les médias font-ils, dans cette affaire, vraiment leur travail ? Une petite recherche dans google aujourd’hui avec l’expression « annonce du décès de plusieurs personnes âgées sous Furosémide », simplement copié/collé (oui, moi aussi, d’abord !) à partir d’un article traitant, ce jour, du sujet, m’a donné les réponses que vous trouverez sur la copie d’écran ci-dessous.
Et ce qui est terrifiant, c’est qu’en résumé de tous ces sites d’informations, en vrac liberation.fr, franceinfo.fr, lesechos, metronews, ouestfrance, etc., on trouve la même phrase soit : « L’alerte sanitaire avait pris de l’ampleur après l’annonce du décès de plusieurs personnes âgées sous Furosémide, alors que la substitution de ce produit… ».
Après ma réflexion sur les logos, et la constatation d’une perte du sens en communication, faudrait-il y voir également une perte de l’essence de l’information, limitée de plus en plus à la simple circulation d’un message savamment calibré ? Sans prendre la posture facile du moraliste, car à mon sens il s’agit simplement d’une question d’intérêt public, à l’heure où l’affaire Tapie est pour beaucoup incompréhensible, de par l’absence de synthèses efficaces et d’informations, il est de plus en plus urgent d’intervenir pour corriger cette pratique du copié/collé qui commence à démontrer la limite éthique et professionnelle entre le bon et le mauvais journalisme.
Les médias se condamnent-ils à simplement relayer l’information, sans entreprendre un quelconque travail de prospection et de vérification ? L’exercice est-il simplement, pour motif économique et marketing, de faire autant de bruits que ses voisins, pour être aussi rapide et présent (recensé) dans les pages des référenceurs et diffuseurs de l’actualité ? Cette méthode mercenaire, en tout cas, nuit grandement à la crédibilité de la pratique et des titres qui en abusent. Autant resté connecté directement au site de l’Agence France Presse dont la fonction de relais de l’information est pour le coup clairement définie…