La fermeture de LucasArts annoncĂ©e par Disney, et qui a fait l’objet d’un article nostalgique dans ces colonnes, continue de faire du bruit, mais devant tant de fureur et de haine, certains se risquent Ă une analyse moins partisane de cet Ă©vĂ©nement. Ainsi, sur ce site, j’ai pu dĂ©couvrir une rĂ©flexion intĂ©ressante, justifiant en partie le choix de Disney. Et c’est vrai que le journaliste n’a pas tort quand on pense aux franchises abandonnĂ©es, trĂ©sor dormant en cette pĂ©riode obsĂ©dĂ©e par les revival 2.0 Hd. Maintenant, c’est tout de mĂȘme une sacrĂ©e erreur de communication Ă laquelle nous assistons, car il dĂ©montre une certaine nĂ©gligence d’un public dont Disney vient tout de mĂȘme d’acquĂ©rir d’importants vecteurs d’intĂ©rĂȘt.
Il y a, du cotĂ© des optimistes, une spĂ©culation quant Ă la possibilitĂ© que Disney confie Ă des Ă©diteurs tiers des franchises comme Monkey Island ou Indiana Jones, laissĂ©es en dĂ©suĂ©tude (exception faite des versions lĂ©go). Certains s’essaient Ă la projection industrielle en imaginant Disney passer des deals en misant sur tous ces vieux titres qui sont certes cultes, mais pour un public Ă la vĂ©ritĂ© trĂšs minoritaire. Et il ne faut pas se voiler la face, il y a certains Ă©merveillements numĂ©riques qu’il sera ardu de reproduire auprĂšs de nos tĂȘtes blondes, blasĂ©es par la 3D aprĂšs avoir Ă©tĂ© nourri Ă la sĂ©rie Oui-Oui 3D toute leur enfance.
La vĂ©ritĂ© n’est certainement pas dans une ambition crĂ©ative et restauratrice de faire ce que LucasArts ne parvenait plus Ă rĂ©aliser. Intervention intĂ©ressante d’un dĂ©nommĂ© Tib’s, sur disneycentralplaza.com, qui procure des Ă©lĂ©ments Ă©conomiques et financiers qui dĂ©voilent surtout un dĂ©sengagement de Disney sur le marchĂ© vidĂ©oludique. LucasArts ne serait donc qu’une simple victime collatĂ©rale d’une stratĂ©gie globale… Ce qui ne justifie pas l’erreur de communication par rapport Ă une marque qui aurait permis Ă la firme de rassurer un public sceptique ou hostile, qui apprĂ©hende avec luciditĂ© le traitement rĂ©servĂ© Ă leurs vieilles icĂŽnes populaires (« et si on rajoutait un peu de comĂ©die musicale dans la sĂ©quence des retrouvailles sur Tatooine ? »).
Apparemment la marque LucasArts ne sera pas abandonnĂ©e, et deviendra un « label », en rĂ©sumĂ©, un raccourci pratique pour nettement catĂ©goriser un certain type de produits culturels… Au vu des rĂ©actions passionnĂ©es que la fermeture du studio mythique a provoquĂ©es, pas sĂ»r qu’on assiste avant longtemps Ă une utilisation du label sans risquer un bide et une continuitĂ© du lynchage en cours. Du gĂąchis, somme toute, et quoi qu’on en dise, une centaine de personnes sur le carreau. Que certains justifient la chose en pointant quelques centaines de milliers d’euros de bĂ©nĂ©fices (potentiel) sur des millions de rĂ©sultat, me laisse parfaitement coi.