Et non, ce n’est pas une question mais le titre de l’émission, petite facétie qui ne fait donc pas affront aux règles de l’orthographe en ces temps de perfection sémantique tellement convoitée et si rarement atteinte. Les guillemets auraient éventé la feinte et j’aime bien cette posture polémiste alors que je continue d’adorer France Culture (que j’écoute principalement, comme Arte, sur Youtube).
Très agréable moment avec Frédéric Lenoir sur France Culture, avec une réflexion que je partage complètement sur le sacré et la spiritualité, avec des propos qui me parlent et avec lesquels je me sens en totale adéquation.
Je ne parle jamais de religion ou de spiritualité car j’ai toujours peur de contribuer à la confusion actuelle, et parce que je considère que c’est véritablement un chemin personnel et solitaire. C’est toujours un paradoxe que je n’aime pas expliquer, d’aimer autant les mots et d’autant m’en méfier. Le verbe est une chose magnifique, mais les mots sont d’une telle puissance qu’ils échappent toujours à notre contrôle ou notre volonté. Consciemment ou involontairement, nous pouvons infléchir, influencer, les choix d’un autre. Je sais que ma spiritualité est véritablement une aventure intime et que je ne peux communiquer que par l’enthousiasme que j’ai toujours ressenti pour certaines questions, pour certaines idées, voire pour certains idéaux. Je conclurais en disant simplement que je suis profondément convaincu que les deux seules choses qui peuvent sauver ce monde sont le pardon et la miséricorde. Ce n’est pas une conviction d’ordre religieux, ce n’est pas le reliquat d’un enseignement quelconque, c’est juste le résultat de ma propre réflexion, de ma propre expérience, de mon observation. Comme M. Lenoir, je trouve le monde toujours aussi beau, il faut dissocier le monde que nous construisons et celui sur lequel nous opérons cette construction. Je disais il y a peu à ma compagne qu’il y a deux conceptions de la civilisation, celle qui considère la nature comme une harmonie à préserver, et celle qui la considère comme une source inépuisable de richesses à piller sans scrupule. Croire qu’il n’y a qu’une seule voie, comme c’est un peu la névrose actuellement, est une pure folie dont la durée de vie est à la mesure de notre capacité de déni.