Cela fait donc 75 ans que Jerry Siegel et Joe Shuster ont créé notre Superman mondialement connu et reconnu, créant du même coup un concept bien particulier, celui du surhomme doté de pouvoirs inhumains. Pour le coup, le génie fut surtout d’utiliser l’adjectif qualificatif « super », qui en bon concept marketing, allait devenir la clé du vocabulaire et de la mythologie de toute une culture. « Super-pouvoirs », « Super-héros », bien sûr, mais opposés aux « Super-Vilains ». En résumé, une couche méta qui élevait le combat de catch d’un cran, en le portant littéralement aux nues. D’ailleurs il est intéressant de constater que Superman ne volait pas au tout début, le décollage ne vint qu’ultérieurement – concept/process qui a d’ailleurs été récupéré astucieusement pour enrichir la trame de la série « Smallville ». C’est d’ailleurs la télévision qui aura causé cette mutation (plus compliqué, du moins en animation, de faire un gars qui court qu’un gars qui vole – et oui :-p) qui l’air de rien, va impacter toute la mythologie DC, orientée davantage vers les crises multiverses que par la traque aux braqueurs de banque (coucou Spiderman !).
Il y a beaucoup de choses à dire sur le sujet, mais ce billet n’a pas pour but de vous plonger dans une analyse et une réflexion sur le phénomène super-héroïque (quoique, on me glisse dans l’oreille que Nietzsche s’est vu célébré par un doodle il y a deux jours pour ses 169 ans… hasard ?), mais de glisser une vidéo réalisée par Zack Snyder, génial réalisateur du remake de Zombie, de 300 (Spartiat’ !!!), et donc du récent Man of Steel. Associé à Bruce Timm, qui pour sa part fut l’initiateur des série tv qui redonnèrent aux icones de DC une animation télévisuelle de qualité dans les années 90, ce clip nous permet de voir les mutations successives du héros icônique (ou de l’icône héroïque, au choix) sur 75 ans. Intéressant, car l’animation dont la trame dévoile une paradoxale évolution, démontre une des caractéristiques du super-héros. Produit marketing par excellence (concept + emballage + marque), pour survivre et continuer à se vendre, il doit s’adapter avec son temps, et jouer avec son costume et sa mythologie. Personnellement, je suis fasciné par la capacité de surimpression que le mythe super-héroïque permet, à la manière des mouvements picturaux qui ont vu les mythes et légendes régulièrement peints ou dessinés en reprenant les codes vestimentaires de la mode en cours.
Avant de partir dans une réflexion sur la représentation symbolique, qui ne suscitera pas chez vous forcément autant de passion (je vous pardonne), je vous livre la vidéo du clip (Superman 75th Anniversary Animated Short), à découvrir ci-dessous 🙂