Test de personnalité : psychobug

Aujourd’hui, je reçois de la part d’un site spécialisé dans le recrutement de cadre, la proposition d’un test de personnalité.

pub test personnalité
Pourtant c’était prometteur !

Curieux et appréciant toujours les résultats et le fonctionnement très ludiques de ce type de prestation, je me suis fait un plaisir de tester la chose… mais alors que j’avais répondu à toutes les questions, et impatient de lire le verdict, l’application a tout simplement… buggé.

À se demander si ma personnalité, extraordinaire, comme vous vous en doutez, n’a pas causé une erreur fatale du système ! Ou alors un aveu des limites de la science dans ses tentatives de nous réduire à des petits schémas conformistes, afin de finir de nous convaincre des illusions du libre-arbitre. Je suis perplexe. Ci-dessous, la copie d’écran du résultat, qui j’espère pour moi, n’en est pas un (d’ailleurs, je les encourage à changer le message de ce type d’erreur, du type « L’application a planté, et vous n’avez rien à vous reprocher »).

screen d'erreur d'une application sociologique
Un peu déçu tout de même…

Pub vidéo de Microsoft : la meilleure place, c’est celle de l’arbitre

Hilarante pub vidéo de Microsoft qui se sert, avec beaucoup d’humour, de la rivalité entre la firme à la pomme et son concurrent coréen le plus féroce (sur le marché de la téléphonie mobile, les procès récents démontrant la chose). L’air de rien, une petite réflexion sur l’aliénation aux marques qui sert de tuteur à certaines stratégies marketing, et qui démontre également la toute puissance du brand management dans un monde en perte de repère. Querelle de religion, querelle de marque, tout est finalement affaire de croyance et de foi, l’allégeance aveugle en étant le parfait point commun 😉

Microsoft, tranquille, joue les observateurs un poil cynique, évitant de rappeler que Bill Gates fut à l’origine du rebond d’Apple dans les années 90, afin d’éviter une situation de monopole qui aurait pu lui couter très cher outre-atlantique. J’ai personnellement toujours été impressionné par le génie marketing de Gates, qui pour le coup, avait réussi à se créer un rival, en évitant de partager le même marché (en osant la vulgarisation, Microsoft visait le grand public avec des coûts  »light », en laissant à Apple une clientèle plus select, voire élitiste, avec du matériel couteux et à l’esthétique ostentatoire, ou plus communément, avec un beau design).

Du bon spectacle donc, la pub réussissant ses gags sans offenser personne, et tentant de ramener Nokia, l’air de ne pas y toucher, dans la cour médiatique des grands acteurs de la téléphonie mobile. Une invitation au changement habile et bien pensée, bravo les publicitaires ! (même si les fans des deux marques concurrentes ne sont pas près de changer de chapelle).

Before WATCHMEN : boucle bouclée

before watchmen

Il y a près de vingt ans maintenant, la série Watchmen de Dave Gibbons et Alan Moore donnait ses lettres de noblesse aux comics, genre de BD quelque peu décriée pour ses abus de collants et de super pouvoirs, antagonistes pour beaucoup à une certaine prétention littéraire et artistique. Watchmen, le temps d’un arc à la fois trépidant et iconoclaste, dépeignait une réalité alternative dans lesquelles les super héros étaient dépeints de manière très réalistes, dans un monde impitoyable et névrosé, proche de celui que connaissait l’essentiel du monde occidental au début des années 80. Soit une psychose constante de la guerre atomique, avec la rivalité de plus en plus affichée des deux grandes super puissances de l’époque, soit les États-Unis et l’URSS.

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Iron Man 3 : distorsion temporelle

dessin humoristique d'arcticdreamer.fr sur le film IronMan 3
note : réédition du volume 1 de la compilation des aventures de l’homme de fer, chez panini comics ce mois-ci, avec les tous premiers épisodes.

Hier, petite virée familiale pour aller voir Iron Man 3 de Shane Black, avec le toujours sémillant Robert Downey Junior. Constat toujours positif, en exceptant bien sûr ma petite culture du comic original, qui m’a habitué à une toute autre version de Tony Stark. Il y a eu, de film en film, de plus en plus prononcé, un glissement du personnage de Stark vers l’acteur qui tient le rôle, comme si on assistait à une forme de cannibalisme symbolique, le vivant consumant l’inanimé. À l’arrivée, la prestation de R. Downey Jr est complètement jubilatoire, avec une incarnation du bobo quadra complètement névrosé et dépassé par les événements. La volonté est à l’évidence à l’iconoclastie avec la destruction systématique de toutes les postures héroïques tentées tout au long du métrage. Le syndrôme de l’anti-héros à la spiderman a ainsi contaminé le cousin Iron Man… Le spectacle devient ainsi « familial » et le  principal protagoniste gagne en sympathie, mais je regrette, bien égoïstement, que le troisième opus du vengeur doré soit à l’arrivée une suite de trahisons et de reniements scénaristiques… Le rachat de Marvel par Disney se fait implacablement sentir dans le spectacle grand public qu’il m’a été donné de voir, même s’il se permet une sorte de bluff et d’insolence qui cède, très rapidement, à un traitement plutôt inoffensif de certaines thématiques contemporaines (terrorisme, corruption politique, manipulations médiatiques, etc.). Film en forme de reflet de son époque, Iron man 3 semble parfois une version Hi-tech du film héroïque, avec en héroïne discrète et omniprésente, la technologie mobile. Évitant l’opposition pourtant classique entre l’homme et la machine (cf le film Oblivion dont vous pourrez relire l’article récent en cliquant ici), l’armure est dans ce film réduite au simple rôle de gadget, plus ou moins fonctionnel. À l’instar de l’usager lambda, Tony Stark affronte tout au long du film des problèmes de réseaux, de configuration, de réglages, et finit d’ailleurs par se retrouver désemparé tandis que son pire ennemi le menace tandis qu’il est dépouillé, littéralement, de tous ses gadgets. Catalogue des modes technologiques actuelles, les drones en tête, Iron Man est en fait quasiment absent la grande majorité du métrage, n’apparaissant jamais dans sa pleine intégrité, ne jouant finalement pas son rôle messianique, et multipliant les gaffes plus ou moins graves. L’icône super-héroïque et les références à la chevalerie en prennent donc un sacré coup, réduites à des constats désabusés et cyniques des petits ratages de la technologie moderne, qui nous promet toujours le paradis entre trois bugs logiciels ou quatre déconnexions faute de réseau.

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Oblivion : référentiel & efficace

Affiche du film OblivionTom Cruise est de retour dans un blockbuster au concept intrigant et original ; pour commencer, la guerre est terminée, et son personnage évolue dans les décombres d’un conflit simplement et rapidement évoqué en début de métrage. Ce principe un poil pessimiste, voire fataliste, est étrangement en corrélation avec l’analyse désenchantée d’une société occidentale dont certaines pythies annoncent sans cesse le lent mais inéluctable déclin.

La guerre est ici assez métaphorique, le premier acte de ce conflit étant marqué par la destruction de la lune, astre symbolisant l’acte de rêver, d’espérer. Donc plus de lune, plus d’espoir, et un homme (Jack Harper aka Tom Cruise) chargé de la maintenance de drones faisant la chasse aux méchants aliens survivants qui veulent continuer leur basses œuvres. Intrigue à trous, un poil bancale (avec le bon vieux fantasme de l’arme nucléaire comme réponse ultime), car comme toujours pas très logique ; en imaginant qu’un camp possède la puissance de feu et la technologie pour exploser un satellite de la taille de la lune, il est difficile de croire que l’arme nucléaire, assez brouillonne et peu précise, puisse se révéler efficace. Mais bon, un peu comme pour les âmes vagabondes, on cède au postulat initial en concédant un crédit généreux à tous les principes annoncés.

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Les âmes vagabondes : l’art de la guerre pacifique

At home, j’ai deux spécimens du genre féminin qui ne s’en laissent pas compter (conter ? ;-p) question littérature : Anne Robillard, Stephenie Meyer, sont des auteures qui ont su trouver leur public, et tout est bien dans le meilleur des mondes. Le problème, c’est qu’en passant, y a quand même de l’iconoclastie parfois dérangeante. Des vampires qui brillent au soleil, des loup-garous apprivoisés, franchement, fallait oser ces sacrilèges, contrevenant aux codes élémentaires du genre. Quelque part, ça pourrait même être original, si l’histoire derrière le concept ne délirait pas dans le trip adolescent sans tenir compte d’une once de logique. Enfin, si au bout d’un centenaire, vous n’en avez pas marre de vous taper tous les ans le programme de terminal et partager les préoccupations adolescentes de vos cothurnes, c’est que ça confine à la perversité la plus totale !

image des âmes vagabondes d'Andrew Niccol tiré du roman de S. Meyer
« je t’éclaire un peu sur la question.. » – « ah oui, pourtant t’es pas une lumière » : je vous rassure, ce ne sont pas les dialogues du film.

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The Grandmaster : Princess of China

Afiche du film the GrandmasterHier, sortie de The Grandmaster, un film de Wong Kar-Wai, que je me suis empressé d’aller voir, étant fan de film d’arts martiaux depuis ma plus tendre enfance et les roulements d’épaules de Bruce Lee. Belle surprise à l’arrivée, pour un film dépassant largement le genre que son titre et tout le matériel de communication annonçaient fiévreusement. Rien que l’affiche du film est en soi un beau trompe-l’œil de ce que réserve réellement l’intrigue, davantage concernée par les passions humaines que par les performances martiales.

Annoncé comme un biopic du fameux Yip Man, maître du petit Dragon, j’avais déjà vu sur le sujet les deux films de Wilson Yip sortis avec Donnie Yen (Ipman 1 & 2), qui étaient à mon sens deux très agréables films d’arts martiaux (comprendre dans ce générique qu’on parle d’une histoire lambda prétexte à de beaux pugilats, avec un héros gagnant à la fin par la force de ses poings. Yatta !). Il y a d’ailleurs des choses à dire sur les trois films, en osant la comparaison avec la politique actuelle de la Chine. Notamment la dénonciation, plus ou moins haineuse, envers l’occupation japonaise qui a profondément marqué ce pays, et le respect mesuré pour l’envahisseur anglais, incarnant une forme de capitalisme inévitable qui est toujours prophétisé de manière sibylline comme une voie à suivre (en fait, point d’anglais dans le film de Wong Char Kai, mais une constante invitation à aller de l’avant et à diffuser le savoir – mentalité antagoniste avec l’idée véhiculée auparavant d’une Chine ne voulant pas s’ouvrir au monde). Mais si ces opinions sont fortement marquées dans les films de Wilson Yip (les japonais n’ont jamais été aussi répugnants de perfidie, et les anglais sont tous soit corrompus soit vaniteux), avec un message permanent rappelant l’importance de l’union et de la force populaire, ce n’est pas le cas du film de Wong Char Kai, qui évoque souvent les faits historiques avec une franche volonté d’apolitisme. Continuer la lecture de « The Grandmaster : Princess of China »

Fermeture de LucasArts : une erreur de communication ?

La fermeture de LucasArts annoncée par Disney, et qui a fait l’objet d’un article nostalgique dans ces colonnes, continue de faire du bruit, mais devant tant de fureur et de haine, certains se risquent à une analyse moins partisane de cet événement. Ainsi, sur ce site, j’ai pu découvrir une réflexion intéressante, justifiant en partie le choix de Disney. Et c’est vrai que le journaliste n’a pas tort quand on pense aux franchises abandonnées, trésor dormant en cette période obsédée par les revival 2.0 Hd. Maintenant, c’est tout de même une sacrée erreur de communication à laquelle nous assistons, car il démontre une certaine négligence d’un public dont Disney vient tout de même d’acquérir d’importants vecteurs d’intérêt.

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Le coté obscur de la farce – Adieu LucasArts

Je ne prétendrai pas être l’auteur de ce titre comique, je me demande même si ce n’est pas chez Mel Brooks où mon inspiration a trouvé sa substantifique moelle… Peu importe, c’est tout à fait ce que j’ai pensé en découvrant ce jour l’annonce de la fermeture du studio mythique LucasArts. Vu sur allocine.fr, un article bien foutu sur la question, évoquant d’ailleurs les prises de position en mode girouette de l’actuel PDG de Disney…

Pour tous les gamers qui entretiennent un peu d’affect pour l’histoire du jeu vidéo, c’est la fin d’une marque mythique, avec ce logo au look de peinture rupestre qui annonçait très souvent du vrai et pur plaisir ludique. Je pense notamment aux Monkey Island, Zak Mc Kraken, Maniac Mansion, ou encore les jeux d’aventure avec Indiana Jones, et plus encore, la saga des X-Wing, particulièrement bien réussie (je les ai à peu près tous dans ma ludothèque). LucasArts a contribué de manière historique au genre naissant du jeu vidéo, en démontrant à de nombreuses reprises qu’un point de vue cinématographique pouvait être appliqué au jeu vidéo.

dessin humoristique concernant le rachat de Lucas par Disney chez Arcticdreamer.fr
Use the farce, Luke !

Apparemment, si on se fie aux propos tenus dans l’article (mais que je n’ai pas de raison à mettre en doute), tout ça pour du business de licence, exercice ô combien moins risqué que le développement et la création pure et dure. Beaucoup ont grimacé en apprenant le rachat des franchises de Lucas par Disney, et ce genre d’événement n’est pas fait pour leur donner tort.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

De la transparence à l’austérité : science physique de la politique

Nous sommes en pleine phase de « gueule de bois » démocratique ; devant les efforts que le gouvernement et le petit monde politique ne cessent de demander aux français, et de manière plus élargie, aux européens, le déficit public ne cesse d’intriguer le péquin moyen à qui on ne cesse d’annoncer que son train de vie coûte cher. Enfin, le scandale Cahuzac, initié par Médiapart, organe de presse qui dérange (mais qui se révèle de plus en plus utile en répondant à une forme d’idéal du journalisme qui trouve, il est hélas vrai, peu d’incarnations en France), et qui a ouvert le débat sur cette partie obscure, que nos politiciens se sont toujours ingéniés à dissimuler, soit leur rémunération et leur capital. La politique, dans notre culture républicaine, est toujours quelque part associée à la poursuite d’un idéal, qui suppose le sacrifice de ses intérêts à ceux d’un état ou d’un peuple. En réalité, il est évident que le pouvoir, racine du mot politique, est souvent le graal que nos chers acteurs de gauche comme de droite, poursuivent réellement. L’art du sophisme est devenu la base de l’exercice politique, et en repensant aux dernières élections présidentielles notamment, on ne peut qu’être frappé par la vacuité des débats, par l’inanité des stratégies ne reposant concrètement que sur des manœuvres de disqualification ou de dénonciation des opposants.

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